Prévenir les absences répétées au travail
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Comprendre et réduire l’absentéisme en entreprise

L’absentéisme en entreprise représente un enjeu majeur. Il pèse lourdement sur les finances des organisations, la productivité et la cohésion des équipes. Véritable facteur de désorganisation en entreprise, l’absentéisme au travail n’est pas aisé à calculer et à prévenir. Selon le 12e baromètre de l’absentéisme réalisé par Ayming, le taux d’absentéisme au travail concernerait un tiers des salariés. Il correspondrait en moyenne à 18,7 jours d’absence par an et par salarié. Comprendre ses causes profondes, analyser ses impacts et mettre en œuvre des solutions adaptées sont autant de défis à relever.

Cet article explore les typologies d’absentéisme, les raisons qui en sont à l’origine, et propose des leviers efficaces pour réduire au mieux ce phénomène dans votre entreprise.

Les causes de l’absentéisme au travail

Le terme d’absentéisme s’utilise lorsqu’un salarié s’absente de son lieu de travail de manière répétée. Pour une entreprise, les conséquences en sont principalement financières : prise en charge des absences, perte de productivité, assurance complémentaire, etc. Quand il s’installe, l’absentéisme doit alerter le chef d’entreprise. Il doit alors en comprendre les causes avant de chercher à le prévenir. Il peut être classé en plusieurs catégories.

  • Absentéisme justifié, lié à des facteurs personnels : ils dépendent de l’âge, de l’état de santé, de la situation familiale ou du mode de vie du salarié.
  • Absentéisme structurel, lié au travail: ils sont lié à des problèmes organisationnels, tels qu’une mauvaise gestion des horaires, des conditions de travail, à l’ambiance de l’entreprise ou encore aux pratiques managériales. Ils peuvent également être corrélés à la santé du salarié dans son cadre professionnel : troubles musculo-squelettiques dus à un poste de travail non adapté ou à un accident de travail, par exemple.
  • Absentéisme non justifié : c'est l'absence sans notification préalable ou sans raison valable. Il trouve souvent son origine dans le désengagement du salarié.

Cette diversité montre qu'il ne s’agit pas seulement d’un problème individuel, mais aussi d’un défi collectif.

Ainsi, selon l’étude sur l’absentéisme réalisée par Malakoff Humanis en 2024, l'absentéisme maladie a retrouvé en 2023 son niveau de 2021, avant COVID, avec 42 % des salariés s'étant vu prescrire un arrêt maladie. En outre :

  • 27 % des arrêts de travail seraient uniquement liés à un contexte professionnel.
  • Les maladies ordinaires (grippe par exemple) restent les principales causes d’arrêt des salariés à raison de 33 %.
     

Les secteurs les plus impactés par l'absentéisme en entreprise sont la santé à 52 % ainsi que les industries à 45 %. Concernant les types d'entreprises, les TPE sont de plus en plus concernées par l'absentéisme avec 40 % d'entre elles qui se retrouvent touchées. Les causes peuvent être diverses avec notamment un désengagement des collaborateurs, la présence de multiples fragilités ou encore une mise en place du télétravail à la marge.

Établir le diagnostic de son entreprise

L’absentéisme au travail représente un enjeu majeur pour les entreprises, impactant non seulement la productivité, mais également le moral des équipes. Il est essentiel de mettre en place une évaluation précise de l’absentéisme en tenant compte de divers indicateurs clés. Ces indicateurs permettent d’obtenir une vision claire et complète de la situation, facilitant ainsi la prise de décisions éclairées.

Tout d’abord, il est important d'analyser la nature des absences. Les absences peuvent être classées en plusieurs catégories :

  • absences pour maladie ordinaire,
  • maladie professionnelle,
  • accidents de travail,
  • absences injustifiées.

Chacune de ces catégories nécessite une attention particulière. Par exemple, les absences pour maladie ordinaire peuvent souvent être le signe d'un environnement de travail stressant ou d'une charge de travail excessive. En revanche, les absences injustifiées peuvent révéler des problèmes de motivation ou d’engagement des employés. En identifiant ces différents types d'absences, les entreprises peuvent mettre en place des mesures préventives adaptées.

Ensuite, la durée des absences est un autre indicateur fondamental à prendre en compte. Les absences peuvent être courtes (moins de 3 jours), moyennes (entre 4 jours et 30 jours) ou longues (plus de 30 jours). Chaque type d'absence entraîne des conséquences différentes pour l'organisation. Les absences courtes peuvent indiquer des problèmes passagers, tandis que les absences longues peuvent signaler des problèmes de santé plus graves ou un désengagement prolongé. En surveillant ces durées d'absence, les employeurs peuvent mieux anticiper l'impact sur leurs opérations et ajuster leurs ressources en conséquence.

Enfin, il est crucial d’adopter une approche proactive en matière de gestion de l’absentéisme. Cela peut inclure la mise en place de programmes de bien-être pour les employés, l’amélioration des conditions de travail ou encore des dispositifs d'écoute et de soutien. Une telle approche peut non seulement réduire les taux d'absentéisme, mais également améliorer la satisfaction et la fidélité des employés.

Les actions à mettre en place

La cause des absences au travail n’est pas systématiquement recherchée au sein de l’entreprise. Cependant, l’employeur peut actionner certains leviers afin de prévenir au mieux l’absentéisme dans sa société. Il peut par exemple mettre en place des actions de :

  • Prévention santé. Sensibilisation aux gestes barrière pour les virus hivernaux, campagnes de vaccination, mise en place de bureaux ergonomiques, etc.
  • Amélioration des conditions de travail. Aménagement des horaires, activités organisées par l’entreprise, télétravail, etc.
  • Concertation avec les salariés ou sondages anonymes afin de connaître leur ressenti quant à leur environnement de travail.
  • Prévention des pathologies professionnelles. Détection des situations à risque, identification des sources de tensions.
  • Formation des managers. Organisation de séminaires, communication autour de bons réflexes managériaux.
  • Accompagnement des salariés après un arrêt. Prévoir un entretien individuel à la reprise afin d’épauler le collaborateur.

Certains changements d’organisation peuvent avoir un impact positif sur l’absentéisme au travail. Par exemple, les salariés pratiquant le télétravail occasionnel sont généralement moins absents que leurs collègues.

Par ailleurs, des axes dédiés à l’organisation du travail et au ressenti des équipes peuvent être ajoutés aux entretiens annuels :

  • « Aimeriez-vous pouvoir faire du télétravail ? »
  • « L’organisation de votre travail vous convient-elle ? »
  • « Pensez-vous à des axes d’amélioration ? »

En outre, la régularité du suivi managérial est indispensable pour prévenir l’absentéisme. Il est important de planifier des entrevues régulières, individuelles ou collectives, stimulant l’échange et l’expression des équipes.

Chaque entreprise est spécifique, en matière de secteur d’activité, de taille ou encore de localisation. Il n’existe donc pas de solution miracle pour lutter contre les absences répétées. L’employeur doit prendre en compte l’ensemble des facteurs liés à ses équipes et à ses besoins afin de construire un plan d’action adapté.

 

L'absentéisme est un phénomène complexe qui mérite une analyse approfondie. En tenant compte de la nature et de la durée des absences, les entreprises peuvent développer des stratégies efficaces pour réduire l'absentéisme et favoriser un environnement de travail sain et productif. Pour une gestion optimale de l’absentéisme, il est donc essentiel de collecter et d’analyser ces données de manière régulière.