Emotions et santé, savoir les accueillir
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Publié le 5min

Emotions et santé, savoir les accueillir

La santé est conditionnée au respect de ses grands déterminants, parmi lesquels figure l’état psychologique et émotionnel. Selon l’OMS, Organisation Mondiale de la Santé, la santé est « un état complet de bien-être physique, mental et social ».

Le corps et l’esprit sont en interaction constante. La santé physique est impactée par la santé émotionnelle, qui se caractérise elle-même par l’harmonie entre les émotions positives et négatives. La vie est faite de bons et moins bons moments. Il serait donc inconcevable de chercher à vivre sans émotion négative. Il importe toutefois de ne pas se laisser submerger. Mais à quoi servent les émotions ? Est-il bon de les exprimer ? Faut-il les réprimer ? Elles peuvent pour certains être envahissantes, peut-on apprendre à vivre sans émotion ?

Qu’entend-on par émotion ?

Il n’y a pas de définition universelle. L’étude des émotions reste un chapitre ouvert. C’est une réaction plus ou moins intense, provoquée par un stimulus (évènement, fait extérieur) qui déclenche des réactions physiologiques (sudation, rougeurs, pâleur, etc.). Il y a donc un fait déclencheur, que le cerveau va analyser. L’émotion est un état soudain et passager, un peu comme une réaction réflexe. Les émotions de base, dites primaires, sont la joie, la colère, la peur, la tristesse, le dégoût, la surprise. Ces émotions primaires peuvent engendrer des émotions secondaires comme la honte, la culpabilité, l’amusement, etc.

Les émotions sont en lien avec la satisfaction ou la non-satisfaction de nos besoins fondamentaux comme le respect, la sécurité, la reconnaissance. Elles amènent le plaisir ou le déplaisir qui, lui, joue sur notre équilibre interne. Elles poussent à l’action, par le biais de l’énergie qu’elles délivrent.

  • La tristesse nous fait nous replier sur nous-même pour « digérer » une perte, par exemple.
  • La peur peut surgir lorsque l’on sent notre besoin de sécurité menacé et va pousser à l’action pour se sécuriser.
  • Le dégoût est aussi un système de défense. Il nous permet de nous détourner de quelque chose (ou de quelqu’un) qui peut être toxique et qui va à l’encontre de nos besoins.
  • La colère peut nous toucher lorsque le besoin de reconnaissance, de respect est bafoué (besoin non satisfait) et nous pousser à nous repositionner.
  • La joie, à l’inverse, est le reflet d’un besoin satisfait, qui peut pousser à la désinhibition, motiver à l’ouverture sociale.

L’émotion se confond-elle avec la notion de sentiment ?

Ce sont des concepts différents. Le sentiment est un état affectif issu de la réflexion, qui perdure dans le temps. C’est le résultat de la pensée : on pense à ce qu’il s’est passé ou à ce qu’il pourrait ou va se passer. Le sentiment peut durer toute une vie, l’émotion juste quelques instants. Elle revêt la notion d’immédiateté. Le sentiment se forge au niveau mental (cortex) alors que l’émotion émane du cerveau émotionnel (système lymbique). Il n’entraîne pas de signe physique. L’émotion peut faire naître un sentiment. Les sentiments peuvent quant à eux impacter la survenue des émotions, en orientant nos schémas d’interprétation.

Une réflexion de la part d’un tiers peut chez les uns provoquer de la colère, alors que d’autres restent placides en raison d’un système d’interprétation différent. Notre perception/interprétation est le résultat de nos expériences passées, et parfois « du bain émotionnel » vécu pendant l’enfance. Grandir dans un environnement où la peur des gros chiens est omniprésente peut façonner un adulte pour qui la vue d’un tel animal engendre l’émotion « peur ».

Les émotions sont le signe de la vie. Elles nous aident à nous adapter à notre environnement et à rechercher la satisfaction de nos besoins fondamentaux. Comme elles sont indépendantes de notre volonté, et comme nous avons tous un système d’interprétation des évènements qui nous est propre, vouloir les éviter paraît compliqué. Face à trop de déplaisir, certains sont en revanche enclins à les ignorer.

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Les émotions sont-elles néfastes ou sont-elles des ressources ?

Elles sont les deux à la fois. Elles sont souvent des ressources pour mieux se comprendre et se connaître. Laisser exploser sa joie ou sa colère est souvent mal perçu. Toutefois, les réprimer peut générer des déséquilibres, et même des maladies : « tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime ». Passer sous silence ses peurs, ses colères, ses tristesses… c’est chercher à y résister, mais l’objet de ces résistances persistent et se renforce en intensité.

Toutes les émotions sont utiles puisqu’elles nous renvoient un message, par rapport à ce que l’on vit et la satisfaction de nos besoins, nos valeurs. Il importe donc de qualifier l’émotion et de décrypter le message reçu. Ce « travail » demande de l’entrainement mais il peut nous aider à reconsidérer les éléments déclencheurs et à revoir l’interprétation subjective de nos ressentis. Par exemple, n’ai-je pas accordé trop d’importance à ce fait qui, au final, n’en avait pas vraiment ? Cette technique peut, d’une part, faire évoluer nos regards sur notre environnement, et d’autre part désamorcer l’installation de sentiments négatifs : la colère qui dégénère en haine, la peur en panique, la joie en hystérie.

Ignorer ses émotions peut conduire à des comportements non souhaitables : trop fumer, trop boire, passer trop de temps devant la télévision, perte de confiance, isolement social, etc.

Comprendre les messages qui nous sont envoyés peut permettre, avec un peu de temps, d’être moins réactif à son environnement, et s’épargner les effets indésirables qui découlent des émotions.

Elles peuvent être néfastes, en raison de leurs effets biochimiques. Le cerveau reçoit, analyse le stimulus puis libère des hormones / neurotransmetteurs avec activation du système nerveux autonome. C’est la branche du système nerveux qui fonctionne en dehors de la volonté. Dans le cas des émotions négatives, il y aura :

  • production de noradrénaline, d’adrénaline, de cortisol
  • augmentation du rythme cardiaque, de la tension
  • augmentation de la pression sanguine
  • libération de glucose dans le sang…

L’activité de certains organes s’accélère et ralentit pour d’autres (comme ceux du système digestif, de l’immunité). Occasionnellement, cette chimie reste inoffensive, mais répétée trop souvent, elle est néfaste pour la santé. L’activation récurrente de certains organes peut générer des dérèglements plus sérieux.

A noter que l’émotion « joie » provoque aussi une suractivation des organes, mais elle s’accompagne des hormones dites du bonheur. Dopamine, endorphines, ocytocine, sérotonine apportent la sensation de plaisir. Des exercices existent pour faciliter l’équilibre émotionnel, pour s’imprégner de ce qui est bon. Installer dans notre cerveau une image positive de bonheur (déjà vécue) et l’activer (y repenser le plus souvent possible). La répétition de cet exercice agit sur les voies neuronales et permet plus souvent de ressentir des émotions de plaisir. Comme le dit Christophe André, écrivain, psychiatre et psychothérapeute, les moments de plaisir s’oublient vite, les moments de déplaisir sont davantage mémorisés. Apprenons à inverser cette tendance !

Les techniques pour accueillir et comprendre ses émotions sont nombreuses :

  • méditation
  • reconnexion à la nature
  • pratique de la pensée positive : voir les aspects positifs des situations vécues
  • pratique de la pleine conscience : vivre dans le présent
  • pratique de l’intelligence émotionnelle : capacité de mieux comprendre, gérer nos émotions et développer l’autorégulation

Chacun peut trouver la méthode qui lui convient, pour vivre ses émotions, sans se laisser submerger, et trouver un équilibre entre émotions positives et négatives.

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