Aménagement de l’habitat et risque de chute pour les seniors
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Publié le 3min

Aménagement de l’habitat et risque de chute pour les seniors

Si personne n’est à l’abri d’une chute, les plus âgés sont tout de même davantage concernés. Chaque année, plus de 2 millions des plus de 65 ans en sont victimes. Au-delà des 10 000 décès qui en résultent, les chutes peuvent avoir des conséquences physiques et psychologiques avec la perte de confiance en soi et la peur de tomber de nouveau. Il peut aussi y avoir des conséquences sociales, car la peur de chuter peut générer un repli sur soi avec la peur de sortir. Eviter la chute, c’est agir pour le maintien de l’autonomie. L’adaptation des habitats est un levier essentiel. Comment faire pour assurer sa sécurité ?

Evaluer les risques pour mieux réaménager

L’avancée en âge peut s’accompagner d’une dégradation des capacités physiques. Le logement, auparavant bien conçu, devient inadapté aux nouvelles conditions de la personne.

Scanner ses aptitudes

L’évaluation des risques de chute concerne en 1er lieu les aptitudes physiques. Certaines pathologies (entre autres l’ostéoporose ou la sarcopénie), l’anxiété, certains traitements médicamenteux, certains troubles cognitifs doivent être appréciés par le médecin et pris en compte.

Faire le check-up des lieux

L’état des lieux permet de relever, pièce par pièce, les problématiques. Il convient aussi parfois de les anticiper. Les jeunes retraités s’en préoccupent de plus en plus et prennent les devants sur leurs futurs besoins. Quelques grandes questions qui concernent le plus grand nombre :

  • Les équipements sont-ils à bonne hauteur ? Se baisser peut devenir difficile et se relever, source de déséquilibre. Faire en sorte d’avoir tout ce qui est d’utilisation courante à bonne hauteur est une source de sécurité.
  • Les sources de lumières sont-elles suffisantes ? Pour bien percevoir son environnement, il faut voir clair, donc avoir de bons éclairages.
  • L’isolation est-elle correcte ? Elle est importante tant au niveau thermique que phonique, car en vieillissant, le bruit peut être moins bien supporté, et le sommeil peut devenir plus sensible.
  • Est ce que mes installations sanitaires sont d’un accès facile pour répondre à mes besoins d’hygiène ? Le risque de chute dans la salle de bain est très élevé. Entrer et sortir de la douche ou de la baignoire peut devenir compliqué, d’autant plus si le sol est glissant.
  • Est-il possible de continuer à fermer et ouvrir les volets en toute sécurité ? Les volets traditionnels ne le permettent pas toujours, nécessitant parfois des gestes et des positions inadaptées.

Le bilan doit pouvoir mettre en évidence les points de sécurisation d’une part, et d’autre part, mettre en exergue toutes les améliorations qui peuvent rendre la vie plus confortable. A cet égard, la mise en place de systèmes domotiques peut apporter des aides réelles, avec des commandes manuelles ou vocales (fermeture des volets, éclairage, réglage du chauffage etc.).

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Quelques priorités pour limiter les risques de chute

Ces priorités vont concerner les aménagements à réaliser et les mesures à prendre pour faciliter les déplacements.

Aménager pour améliorer le quotidien

Un lieu où l’on se sent en sécurité limite l’anxiété et améliore la qualité de vie. Par ailleurs, pouvoir évoluer chez soi sans devoir adopter des positions en équilibre préserve des chutes.

  • Les placards : le rangement est important. Il peut être intéressant de les réorganiser, de faire du tri, en tout cas mettre à porter de main tout ce qui est d’utilisation courante. Ajouter ou retirer des étagères peut optimiser la place, ou apporter plus de praticité.
  • Les éclairages : éviter les zones d’ombre avec des lampes bien orientées et qui éclairent bien le sol. Il existe des détecteurs de mouvements qui permettent d’avoir un éclairage sans aller jusqu’à un interrupteur. Ces systèmes permettent aussi de limiter la consommation d’énergie.
  • Les prises électriques : elles peuvent être rehaussées pour éviter de se baisser.
  • Dans la cuisine, on peut trouver des ustensiles (poêles, casseroles, etc.) lourds, qu’il ne faut pas hésiter à remplacer. Les plans de travail et évier trop bas sont à réajuster, dans la mesure du possible. Pour éviter de se faire mal avec les plats, mieux vaut placer le four à hauteur du buste.
  • Qu’il soit dans la cuisine, la salle de bain ou le cellier, le lave-linge à ouverture par-dessus est plus pratique qu’un hublot.
  • La chambre : pour limiter les efforts pour se coucher et se lever, on peut opter pour un lit plus haut. Il existe des réhausseurs de meuble en plastique ou en bois qui se glissent sous le mobilier pour leur donner de la hauteur. Sur un sol glissant, la chute peut être évitée avec un tapis que l’on prend soin de fixer en le collant. L’emplacement de cette pièce peut-être à reconsidérer quand c’est possible. L’accès en étage ou à l’autre bout de la maison par exemple, peut devenir compliqué.
  • Salle de bain : une douche avec un receveur sans marche, un siège, une barre d’appui et un revêtement antidérapant est plus sécurisant qu’une baignoire. Le positionnement du lavabo peur être à revoir. Des meubles de rangement en hauteur sont plus pratiques qu’un meuble sous vasque.

Circuler plus facilement

Les espaces de circulation méritent une attention particulière. Les obstacles peuvent être nombreux : petits meubles, plantes, objets divers, jouets des animaux ou enfants, fils électriques, tapis etc. A côté du risque de trébuchement, certains sols peuvent aussi présenter des risques de glissade. Des petits aménagements ou petits gestes peuvent sécuriser le quotidien :

  • Les tapis : le mieux est de les éliminer mais cela n’est pas toujours la solution souhaitée. Le compromis, pour éviter qu’ils ne gondolent ou que les coins ne se recourbent, est de les fixer avec de l’adhésif double face en insistant bien sur les contours.
  • Désencombrer les passages, et pour les fils et câbles la solution peut consister à les fixer aux murs avec des agrafes adaptées ou à les dissimuler avec des caches câbles.
  • Multiplier les points d’appuis pour faciliter les déplacements : les gros meubles peuvent être des soutiens pour s’appuyer. On peut aussi installer des barres d’appui dans les passages non meublés, ou encore, si besoin, disposer des sièges ou fauteuils si parcourir de longs couloirs devient compliqué.
  • Sécuriser les escaliers avec en premier lieu des rampes mais également des balisages lumineux. Ces installations peuvent aussi trouver leur place un peu partout dans la maison.
  • Bien se chausser : on oublie trop souvent la qualité du chaussage. Les chaussons et les pantoufles n’offrent pas vraiment un bon maintien du pied et les semelles sont parfois glissantes.

Certains aménagements peuvent se révéler nécessaires mais se heurter à une contrainte financière. L’Agence Nationale de l’Habitat, certaines caisses de retraite et les collectivités territoriales à travers leurs agences départementales pour l’information sur le logement (ADIL) peuvent débloquer des aides, après étude des dossiers, parfois avec avis médical. Il existe aussi des aides fiscales, comme des crédits d’impôt. Les locataires, autant que les propriétaires occupants peuvent en bénéficier. Les assistantes sociales, les services sociaux peuvent aider au montage des dossiers. Les services sociaux des communes peuvent orienter vers des structures plus spécialisées.

Se protéger contre le risque de chute passe encore par d’autres mesures. Une bonne alimentation permet de se maintenir en forme. Les besoins nutritionnels évoluent avec l’âge. Il importe d’y répondre, en gardant bien sûr le plaisir de manger. L’activité physique est quasi indispensable. Elle permet d’entretenir la musculature, la santé osseuse et articulaire, et de travailler l’équilibre. Elle doit être adaptée à la forme et l’état de santé de chacun. Ces critères sont essentiels en matière de prévention. Des contrôles réguliers de l’audition et de la vue sont aussi les garants d’un bon équilibre.

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