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L’activité physique : élément essentiel face au diabète
Le diabète fait partie des maladies dites de société. Le plus répandu est le diabète de type 2, (appelé aussi diabète gras), qui apparait en général chez des sujets de plus de 40 ans (le diabète de type 1, maladie auto immune, touche des sujets plus jeunes). Selon la FID (Fédération Internationale du Diabète), 578 millions d'adultes à travers le monde seront diabétiques d'ici 2030 et 700 millions d'ici 2045.
Si les origines sont multifactorielles, elles restent en grande partie liées à l'augmentation de l’obésité et du surpoids, à la mauvaise alimentation et à l'inactivité physique.
En quoi et comment « bouger » peut limiter la survenue du diabète et améliorer sa prise en charge ?
Bouger pour éloigner ou retarder le diabète
En France, on peut se réjouir d’une étude publiée en 2019 faisant état d’un recul des nouveaux cas enregistrés entre 2010 et 2017. Cette tendance pourra perdurer et s’améliorer conjointement à l’amélioration des mesures d’hygiène de vie, notamment sous l’effet d’une meilleure alimentation et d’une pratique plus répandue de l’activité physique.
Le diabète est une maladie métabolique qui se caractérise par un taux de sucre (la glycémie) trop élevé dans le sang. La glycémie est régulée par une hormone : l’insuline, sécrétée par le pancréas. Son rôle est de maintenir un niveau « normal » de glucose dans le sang et permettre le passage du glucose de la circulation sanguine dans les cellules pour leur fournir de l’énergie. Le surplus est stocké pour constituer une réserve énergétique dans le foie, les muscles et les tissus adipeux sous forme de triglycérides. Dans le cadre du diabète de type 2, il y a une insuffisance d’insuline et/ou une résistance à ladite molécule. Parmi les nombreux facteurs de risque, l’hygiène de vie occupe une place importante, et notamment l’activité physique.
L’impact d’une surcharge pondérale
Bouger stimule l’activité métabolique en brûlant les lipides et les glucides, deux vecteurs favorisant le diabète de type 2. Le surpoids, l’obésité favorisent l’apparition de la maladie. L’excès de graisse, notamment la graisse abdominale, perturbe l’action de l’insuline, elle est moins efficace, et gêne sa captation et son stockage. On parle d’insulinorésistance. Le processus peut passer inaperçu au début car le pancréas peut en produire plus pour compenser le manque d’efficience mais il finit aussi par s’épuiser. L’insuline est alors produite en moins grande quantité.
Par ailleurs, les tissus adipeux en excès peuvent libérer des acides gras dans la circulation sanguine, ces derniers peuvent se déposer sur des organes périphériques et gêner les fonctions de l’insuline. Autrement dit, plus il y a surpoids, plus il faut d’insuline. L’activité physique permet :
- De faciliter la dégradation des lipides
- De favoriser les dépenses énergétiques
- De mieux contrôler le stockage des graisses
Les effets de la mobilisation musculaire
Au-delà d’un meilleur contrôle de la masse grasse, l’activité physique implique la mobilisation des muscles. Leur contraction stimule la dépense énergétique, l’utilisation du glucose musculaire et améliore la sensibilité à l’insuline. L’effort musculaire a un effet hypoglycémiant. Bouger procure aussi une meilleure oxygénation de l’ensemble de l’organisme. L’oxygène est nécessaire au bon fonctionnement métabolique (à l’énergie consommée). Une mauvaise oxygénation ralentit la consommation d’énergie, y compris celle qui entre dans le métabolisme de base : celui qui correspond aux besoins minimums pour assurer la survie de notre organisme au repos (le fonctionnement de nos divers systèmes comme l’activité cardiaque, hépatique, etc. consomme de l’énergie).
L'activité physique est un bon moyen pour prévenir ou retarder l'apparition du diabète du type 2 chez des sujets génétiquement à risque. Selon l’OMS la sédentarité serait en lien avec 27% des cas de diabète dans le monde.
Bouger, oui, mais comment ?
Le temps passé assis ou allongé relève de la sédentarité. A l’inverse, l’activité physique correspond à l’ensemble des mouvements qui résultent de la mobilisation musculaire, et qui entraine une dépense énergétique supérieure à celle qui existe au repos.
Il est donc facile de bouger : le jardinage, la marche, faire du ménage, le bricolage, promener son chien, prendre l’escalier plutôt que l’ascenseur, etc. Toutes les activités de la vie quotidienne peuvent donc participer à l’augmentation de l’activité métabolique puisqu’elles consomment de l’énergie.
Pour autant, la pratique d’un sport comme le vélo, la natation, le footing… apporte un lot de bénéfices évidents et doit être encouragée. Que l’on parle d’activité physique, ou de sport, un impératif reste cependant incontournable : la régularité !
Bouger pour mieux se soigner
Pour la personne prédiabétique ou diabétique, qu’elle soit sous insuline ou non, l’activité physique augmente la sensibilité à l’insuline, permet un meilleur équilibre glycémique avec l’utilisation du glucose musculaire pendant l’exercice. L’insulinorésistance peut aussi s’améliorer après l’effort.
Bouger permet de limiter la prise de poids et peut optimiser l’efficacité des traitements (éviter l’augmentation des prescriptions). En cas de prédiabète la prise de médicaments peut être retardée.
L’activité physique permet de lutter contre les maladies annexes liés au diabète. Elle protège contre les troubles cardiovasculaires :
- Diminue la viscosité du sang
- Accroit l’oxygénation
- Renforce les vaisseaux
- Prévient les artérites (atteinte des membres inférieurs)
- Aide à diminuer la pression artérielle
- Limite le stress oxydatif
- etc.
Quel que soit le stade de sa maladie, il faut toujours respecter quelques règles de sécurité pour la pratique d’une activité sportive :
- Consulter son médecin avant de reprendre ou débuter une activité et s’informer d’éventuelles contre-indications
- Adopter une pratique régulière et progressive
- Contrôler sa glycémie avant et après l’effort
- En cas de prise d’insuline, bien ajuster ses prises pour éviter une baisse trop rapide de la glycémie
- Avoir du sucre sur soi en cas de besoin
- Bien s’hydrater
- Opter pour un sport accessible et recommandé : la marche, le jogging, le vélo, la natation, le rameur, l’aquabike, l’aquagym, la gym douce, etc.
Le diabète a des origines multifactorielles et sa prise en charge est pluridisciplinaire. L’activité physique, si importante soit-elle, ne peut à elle seule suffire pour réguler les troubles de la glycémie.
L’hygiène de vie intègre aussi une alimentation saine, avec limitation des sucres, notamment industriels, et des graisses.
Adopter des comportements alimentaires sains est source de bien-être et de satisfaction, plus que de privation. C’est aussi l’occasion de redécouvrir des saveurs et le plaisir des sens.