Cancer colorectal ou cancer de l’intestin
  • Maladie
Publié le 13min

Cancer colorectal ou cancer de l’intestin

Le cancer colorectal peut concerner le colon (gros intestin) et ou le rectum. Ce type de cancer touche autant les hommes que les femmes. C’est le 3e cancer le plus fréquent chez l’homme après la prostate et le poumon, et le 2e le plus fréquent chez la femme après le cancer du sein. Le risque est plus important après 50 ans, et l’âge moyen du diagnostic est autour de 70 ans. Comment le prévenir ? Quels sont les traitements quand la pathologie est installée ?

Comment prévenir le cancer colorectal ?

Le colon est fait de 4 parties : le colon ascendant qui commence à l’extrémité de l’intestin grêle et qui se trouve à droite de l’abdomen. II remonte vers le foie, forme un angle et part horizontalement vers la gauche pour former le colon transverse. Il dessine de nouveau un angle et descend du côté gauche vers le bas du ventre. La dernière partie, en forme d’anse est le colon sigmoïde, qui rejoint le rectum.

En 2017, on comptait 44 000 nouveaux cas, dont 55% chez les hommes et 45% chez les femmes. Il cause environ 17 000 décès chaque année, mais on note toutefois que la mortalité décroit en raison à la fois du dépistage et de la meilleure efficacité des traitements.

On peut agir préventivement sur 2 volets :

1. L’hygiène de vie

Une vie saine réduit l’exposition aux principaux facteurs de risque, comme l’alcool, le tabac, la sédentarité, le surpoids.

L’alimentation joue un rôle essentiel. Les produits transformés et gras sont à éviter au maximum. La viande rouge et la charcuterie sont à limiter sérieusement. Les aliments riches en fibres sont à consommer largement (fruits, légumes, légumineuses, oléagineux, etc.).

L’activité physique régulière protège de 2 façons. Bouger permet de maintenir un poids santé et favorise le transit intestinal. Ce point est important car les matières qui transitent par le colon sont essentiellement des déchets (matières que l’organisme n’absorbe pas) qui sont potentiellement chargés de toxines (additifs, polluants, substances cancérigènes). Plus ils stagnent dans l’intestin, plus ils peuvent passer la paroi intestinale et rejoindre la circulation sanguine. Plus vite ils sont rejetés dans les selles, moins ils sont offensifs. On entend par activité physique le fait de mettre son corps en mouvement (marcher, faire du vélo, jardiner, monter les escaliers …).

2. Le dépistage

Tous les ans, en mars, la campagne « mars bleu » est le temps fort de la sensibilisation à l’importance du dépistage. Plus le diagnostic est précoce, plus il y a de chances de guérison. Le dépistage organisé du cancer colorectal est généralisé et gratuit en France depuis 2010. Il est proposé tous les 2 ans (sauf cas particuliers) à toutes les personnes âgées de 50 à 74 ans. Un courrier proposant le test immunologique est adressé par les Centres régionaux de coordination des dépistages des cancers.

Le test se fait à la maison. Il est rapide et indolore. Il consiste en un prélèvement de selles pour y rechercher d’éventuelles traces de sang. Il se procure soit en ligne sur le site « monkit.depistage-colorectal.fr » avec le numéro qui figure sur le courrier d’invitation, soit auprès du médecin, ou du pharmacien, après avoir répondu à un questionnaire médical. Une enveloppe de retour est fournie pour l’envoi du prélèvement auprès du laboratoire indiqué. Le kit précise toutes les modalités pratiques.

Un test positif, avec la présence de sang dans l’échantillon ne traduit pas forcément la présence d’un cancer. Il peut s’agir d’un polype. Un examen complémentaire avec une coloscopie est tout de même souvent prescrit. Réalisée sous anesthésie générale, elle permet la visualisation du rectum et du côlon et, le cas échéant, l’élimination du ou des polypes. Elle permet aussi de réaliser un prélèvement qui après analyse facilite le diagnostic. Selon les résultats, une surveillance personnalisée est proposée par les médecins.

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Comment le cancer se manifeste-t-il ?

Il est souvent précédé par une tumeur bénigne, comme un polype adénomateux, qui en évoluant, devient cancéreuse. L’évolution est souvent lente, de 5 à 10 ans. Les symptômes sont des troubles digestifs, du transit, douleurs abdominales, sang dans les selles. Ils ne sont pas forcément spécifiques. Il faut donc se méfier de leur chronicité. D’abord très locales, les cellules cancéreuses peuvent migrer vers d’autres organes (métastases) via la circulation sanguine et lymphatique, pour toucher le plus souvent, mais pas exclusivement, le foie et les poumons. Plus il y a des polypes, plus le risque de cancer est élevé.

Quelles sont les personnes à risque ?

Une surveillance est particulièrement recommandée pour ceux qui souffrent de pathologies coliques, de maladies inflammatoires chroniques comme la maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique. Les risques sont plus élevés si des cancers colorectaux ont touché des membres de la famille proche avant 65 ans, et plus encore si les deux parents ont été concernés

Un suivi est bien sûr de rigueur pour tous ceux qui ont des antécédents personnels de polypes ou qui ont déjà été traités pour un cancer. Il existe des terrains familiaux particuliers avec des mutations génétiques familiales. Ces cas sont rares : moins de 5 %, mais dès lors que la mutation existe, le risque est très élevé. Ces facteurs génétiques sont très présents dans les pathologies familiales comme le syndrome de Lynch (adénome colique unique) et la polypose adénomateuse familiale (adénomes multiples).

Si une anomalie génétique est relevée, les proches sont examinés pour déterminer s’ils en sont porteurs ou pas. S’ils le sont, une surveillance coloscopique est mise en place.

Quelles prises en charge en cas de cancer avéré ?

Elles dépendent de l’âge, de l’état général du patient et de l’étendue du cancer. Le dépistage, s’il est positif permet aussi de déterminer le stade d’évolution :

  • Stade 0 : petite tumeur bien localisée non menaçante
  • Stade 1 : tumeur étendue aux tissus superficiels de la muqueuse mais pas au-delà
  • Stade 2 : tumeur propagée au-delà de la paroi du côlon ou du rectum pour toucher les tissus d’organes voisins mais pas les ganglions lymphatiques
  • Stade 3 : les ganglions proches du côlon ou du rectum sont atteints mais les organes éloignés ne le sont pas
  • Stade 4 : présence de métastases, le plus souvent au niveau du foie, des poumons, des ovaires.

La chirurgie

Elle reste privilégiée pour le cancer du côlon. Si la tumeur est bien localisée, son ablation peut être réalisée par voie coelioscopique. Si elle est plus invasive, il y a ablation de toute la partie du conduit intestinal où elle est située. Ce conduit est ensuite refermé pour que la fonction digestive puisse être rétablie dans son intégralité.

La chirurgie peut devoir être complétée par une stomie (ou anus artificiel). Il s’agit d’une ouverture faite au niveau de l’intestin et reliée à une poche pour l’évacuation des selles quand elle n’est pas possible par voie naturelle. La stomie peut être définitive ou temporaire pour faciliter la cicatrisation de la zone opérée.

Les ganglions lymphatiques qui drainent la zone affectée peuvent aussi être retirés car ils peuvent contenir des cellules cancéreuses pouvant s’éparpiller.

Les traitements médicamenteux

La radiothérapie

Elle est essentiellement utilisée pour les cancers du rectum. Elle peut être associée à la chimiothérapie pour une meilleure efficacité. Elle peut permettre de réduire la taille de la tumeur pour faciliter son ablation. Après chirurgie, elle peut permettre de détruire les cellules cancéreuses qui pourraient demeurer pour éviter une récidive.

La chimiothérapie conventionnelle

Elle n’est pas forcément prescrite pour les tumeurs très localisées. Elle l’est beaucoup plus pour les tumeurs ayant déjà bien évolué pour éviter les récidives. Elle l’est également en cas de métastases pour compléter la chirurgie, et également lorsque celle-ci n’est pas possible.

La chimiothérapie peut se faire pendant une période donnée, tous les jours, ou en cures, sur plusieurs jours. Elles sont espacées souvent de plusieurs semaines. Elle peut parfois être menée en ambulatoire avec retour au domicile après chaque séance. On parle de chimiothérapie adjuvante quand elle vient compléter la chirurgie.

Les thérapies ciblées

Elles viennent souvent en complément de la chimiothérapie. Elles agissent en bloquant un mécanisme particulier de croissance et prolifération des cellules cancéreuses. Il peut s’agir d’anticorps monoclonaux qui, comme les anticorps produits par l’organisme, tuent les cellules cancéreuses, en neutralisant certaines de leurs protéines impliquées dans leur croissance. Un autre principe peut être activé avec des molécules qui privent certains vaisseaux d’oxygène et nutriments liés au développement cellulaire. D’autres encore bloquent les mécanismes liés à la division cellulaire. Les immunothérapies visent quant à elles à stimuler les capacités de défense de nos propres cellules immunitaires.

Quel est le suivi après traitement

Un suivi médical, généralement pendant cinq ans, est nécessaire pour détecter très tôt les éventuelles récidives. Il consiste en un examen clinique et imagerie médicale. Au-delà de cinq ans sans récidive, la fréquence du suivi est vue au cas par cas.

Parallèlement, des soins de support peuvent être proposés pour gérer au mieux les conséquences de la maladie et des traitements. Selon les besoins, le patient peut être accompagné pour un sevrage d’alcool, de tabac, pour adopter une meilleure diététique, pour un soutien psychologique, pour faire face au stress et à la douleur, pour mettre en place une activité physique adaptée, etc. Ces accompagnements font partie du parcours de soins de chaque malade et ont toute leur importance.

 

Il existe des dispositifs d’accueil, d’écoute et d’accompagnement des malades comme les plateformes cancer info (service téléphonique et brochures), la Ligue contre le cancer et ses comités départementaux : site ligue-cancer.net, des espaces de rencontres et d’information (site e-cancer.fr). Qu’il s’agisse du malade lui-même ou de ses proches, il est important de pouvoir s’entourer, s’informer si besoin et de ne pas s’isoler.

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