Alimentation ressourçante : effet de mode ou réel intérêt ?
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Publié le 5min

Alimentation ressourçante : effet de mode ou réel intérêt ?

Si s’alimenter est un acte essentiel, le choix des aliments l’est tout autant. Le goût et le plaisir conditionnent largement ce que l’on met dans notre assiette, mais les aliments doivent aussi répondre à nos besoins, qui évoluent avec l’âge. L’alimentation vivante, ressourçante, à la fois goûteuse, variée, est mise en avant comme approche nutritionnelle répondant à ces besoins. En quoi consiste le concept ? A qui s’adresse -t-il ? A -t-il un réel intérêt ?

Alimentation vivante, ressourçante : un concept plein d’énergie

Une fois ingérés, les aliments sont absorbés (entrent dans l’organisme) pour y être ensuite utilisés. Ils vont être source d’énergie, permettent l’entretien des organes et assurent le bon fonctionnement de l’organisme. L’alimentation ressourçante est un concept visant à préserver notre vitalité, notre énergie et notre immunité. Par opposition à une alimentation nutritionnellement pauvre, elle regroupe les aliments à fort potentiel nutritionnel.

La nature est conçue de telle sorte que l’homme puisse trouver dans son environnement tout ce dont il a besoin, à chaque saison, pour se nourrir, selon ses besoins.

Parallèlement, l’organisme est fait pour reconnaitre la nourriture pour lequel il est conçu. De ces deux préceptes découlent le concept de l’alimentation vivante, ressourçante. C’est une alimentation naturelle, non transformée, riche en éléments bio actifs, porteur de santé, et bio disponibles, que l’organisme est bien en mesure d’assimiler, d’accepter, sans dommage, ni préjudice pour la santé.

Cette approche est à l’opposé de l’alimentation transformée, industrielle, enrichie en additifs, conservateurs que l’on appelle aussi Junk Food. Un aliment peut être riche de nutriments ou riche de calories vides.

Qu’est-ce qu’une calorie vide ?

Il s’agit du raffinage qui concerne essentiellement les huiles, le sucre, les céréales, le sel. Il optimise le stockage, la conservation et parfois le travail des aliments, comme les farines qui, raffinées, cuisent plus rapidement. Le revers est que ces produits raffinés sont dépouillés d’une grande partie de leurs vitamines, minéraux, oligo-éléments et fibres. Ils sont enrichis d’additifs pour améliorer les saveurs, les textures.

Souvent riches en sucres et graisses, ils sont hypercaloriques mais sans nutriment donc « vides ». Autrement dit ils favorisent la prise de poids mais n’apportent quasiment rien de ce qui peut être important pour rester en forme avec une bonne vitalité et immunité.

L’intérêt d’une alimentation naturelle, riche en nutriments

Puisqu’elle est adaptée à nos besoins, elle est porteuse de vie, et permet de :

Préserver son énergie

La digestion demande un travail important à l’organisme, qui doit y consacrer beaucoup d’énergie. Le travail digestif nécessite d’utiliser des enzymes digestives dont les aliments naturels sont pourvus. Ils portent en eux les éléments permettant presque leur autodigestion. Les aliments industriels, dénutris, en sont dépourvus. L’organisme va donc devoir puiser dans ses réserves. Les enzymes sont absolument nécessaires pour digérer et assimiler, et notre stock est limité.

Avec des aliments que l’organisme reconnait, moins gras, moins sucrés les repas sont plus digestes, entrainant moins de coups de fatigue.

Le maintien des grands équilibres vitaux, la production d’énergie, l’immunité et la synthèse de neurotransmetteurs comme la dopamine nécessitent des vitamines et des minéraux. Les produits transformés, non seulement en contiennent peu et sont, de plus, acidifiants. Ils obligent l’organisme à puiser dans ses réserves minérales pour contenir ce surcroit d’acidité.

Ce phénomène perturbe à terme les équilibres, est source de fatigue, de pathologies. L’acidité en excès, comme c’est souvent le cas avec l’alimentation transformée, est aussi génératrice de maladies potentiellement graves.

Les fibres des végétaux préservent la santé intestinale, donc la santé globale, puisque l’intestin est impliqué dans l’immunité, les activités métaboliques et interagit avec la sphère psycho émotionnelle.

Lutter (sans pouvoir l’éviter) contre le vieillissement

Les antioxydants apportés par l’alimentation naturelle préservent le vieillissement cellulaire alors les carences l’accélèrent.

Limiter la charge toxinique

Une alimentation naturelle limite l’apport de toxiques (pesticides, additifs…) et allège l’organisme d’un lourd travail de détoxication, pilleur d’énergie.

Préserver le poids

Pour être transformés en énergie, les aliments ont besoin de nutriments comme les vitamines et les minéraux. Or les aliments transformés et/ou cuits en apportent peu. Sachant que le besoin de transformer les nutriments en énergie est l’un des mécanismes de la faim, un organisme qui ne reçoit pas « sa dose » va déclencher le besoin de se nourrir plus souvent. On mange plus et on prend du poids.

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Comment manger pour se ressourcer ?

L’évidence est de choisir des produits de qualité, sans pesticides, sans additifs, non transformés, non raffinés, non pasteurisés et sans sucre ajouté. Les produits labellisés « bio » ne sont pas une fin en soi, l’agriculture locale peut proposer des produits sains, non pollués, sans être labélisée.

Faut-il manger cru ?

Le « cru » préserve le vivant (manger cru ne signifie pas prendre de la nourriture cuite pour la manger en salade). Il préserve les nutriments, mais une réponse catégorique n’est pas appropriée.

Oui à l’alimentation crue

Les cuissons altèrent les qualités nutritionnelles. Elles modifient la structure physico chimique de l’aliment. En détruisant tout ou partie des nutriments qui le composent naturellement, elles l’appauvrissent.

Les cuissons douces, courtes sont préférables, la destruction des nutriments étant souvent proportionnelle au temps de cuisson et à l’élévation de la température. Les enzymes digestives (protéines qui permettent de découper les molécules des aliments pour qu’ils deviennent digestes et assimilables) sont détruites dès 45°C. Dès 60°C, on détruit les vitamines B et C. A 80°C, les minéraux sont altérés et deviennent non assimilables. Les vitamines A, D, K et E ne résistent pas au-delà de 100°C. Les cuissons altèrent aussi les antioxydants (molécules antivieillissement).

L’alimentation crue n’est pas toujours adaptée

Certains aliments ne sont pas mangeables s’ils ne sont pas cuits, pouvant même être toxiques, comme la pomme de terre, l’aubergine, les haricots… Pour certains végétaux, la cuisson est utile pour ramollir les fibres, notamment les fibres insolubles qui peuvent fragiliser l’équilibre intestinal des personnes sensibles. Par ailleurs, la cuisson rend parfois plus assimilables certains nutriments. Le bêta-carotène des carottes est mieux assimilé quand elles sont cuites.

Un autre point concerne l’aspect social. Le « tout cru » peut compliquer la prise de repas à l’extérieur, au restaurant ou entre amis.

L’évitement autant que possible des grillades et fritures ne fait en revanche pas discussion car elles favorisent la production de molécules toxiques.

Et pour les viandes ?

Les adeptes de l’alimentation ressourçante ne sont pas forcément végétariens. Cette approche alimentaire ne consiste pas à se limiter à manger de la verdure de façon triste, ennuyeuse et sans plaisir. Elle ne se confond pas non plus avec le crudivorisme qui consiste à manger essentiellement des aliments crus (la viande crue n’est d’ailleurs pas un aliment vivant). Elle n’est pas non plus synonyme de restriction.

Alimentation ressourçante : que mettre dans l’assiette ?

Les végétaux et les aliments crus sont au premier plan du concept mais celui-ci englobe une variété d’aliments bien plus large, comme :

  • Les oléagineux : noix, noix de cajou, noix du Brésil, amandes…
  • Les fruits gras : avocat, olives…
  • Les graines germées : faciles à faire soi-même. On dit qu’elles sont des super aliments. Elles apportent une quantité importante de nutriments absorbables par l’organisme et sont riches en enzymes essentielles pour la digestion. Elles ont des vertus régénérantes et contribuent à un bon équilibre acido-basique (l’alimentation moderne acidifie beaucoup trop l’organisme).
  • Les légumes lactofermentés sont riches en probiotiques, ferments indispensables pour une bonne flore intestinale (pour rappel, point central de l’immunité).
  • Les huiles non raffinées, les céréales complètes ou semi complètes, sucre complet
  • Les jus de légumes sont à privilégier. Ce sont des cocktails de vitamines et minéraux.

L’alimentation ressourçante n’exclue pas les aliments cuits.

Quels types de cuisson favoriser ?

Le principe est simple : le moins longtemps possible à des températures les moins élevées possibles, en gardant les légumes croquants, pour conserver une grande partie des nutriments. Cela peut être à la vapeur douce, à l’étuvée en limitant le temps de cuisson, au four en évitant de faire griller.

Très concrètement, comment faire ?

On recommande d’individualiser l’alimentation. Chaque profil est différent. Certains ne peuvent s’accommoder d’aliments crus. Pour ces personnes, les jus de légumes peuvent être une bonne alternative.

Pour les autres, la solution consiste à introduire très progressivement une part d’aliments crus dans son quotidien, ainsi que tous les autres déjà précités, avec une belle place aux graines germées, aliments phares. Elles peuvent être ajoutées, parsemées sur tous les plats à hauteur de 2 cuillères à soupe (ou plus). L’important est de rester dans un bon équilibre. Chacun doit trouver le sien. Certains seront sur une part de 20% de crus et 80 % de cuits, d’autres sur une proportion de 40 ou 50 %, ou plus. Il est possible aussi d’équilibrer avec des aliments mi-cuits. Il est essentiel de tenir compte de ses propres besoins, envies et plaisirs, et de rester à l’écoute de son corps.

Certains tempéraments ont besoin d’être réchauffés. Les légumes mi-cuits peuvent alors être privilégiés. D’autres ont besoin de plus de légumes que de fruits, d’autres encore doivent limiter leur consommation de fruits aqueux, ou ont besoin de fruits doux.

Au-delà des cas particuliers, l’idéal est de débuter ses repas par une crudité :

  • pour sa teneur en enzymes, qui vont soutenir le système digestif avec l’arrivée du reste du bol alimentaire cuit (à ne pas confondre avec un aliment cuit pris en salade).
  • pour limiter la leucocytose digestive. Il a été démontré que les leucocytes (globules blancs) dont le rôle est d’assurer notre défense contre les agents pathogènes augmentent après l’ingestion d’aliments cuits.

 

L'alimentation ressourçante permet de préserver sa vitalité, mais elle doit être adaptée au profil de chacun. Les jus de légumes peuvent convenir au plus grand nombre.

Si on s’oriente vers des produits naturels (bio ou locaux), c’est forcément en respectant la saisonnalité. Le principe permet aussi de redécouvrir le goût des produits frais.

Les producteurs locaux sont aujourd’hui nombreux à proposer de la vente directe. N’hésitez pas à faire quelques recherches pour en trouver un près de chez vous.

Des végétaux frais, un pain réalisé avec une farine complète et au levain, des fromages frais non pasteurisés… De quoi se régaler, se préserver sans se priver.

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