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Artérite des membres inférieurs : une maladie silencieuse et inconnue
L'artérite des membres inférieurs est une maladie due à l'âge dont les symptômes se ressentent au niveau des jambes et qui tarde souvent à être diagnostiquée. Point sur cette affection silencieuse, méconnue du grand public.
L'artérite des membres inférieurs, qu’est-ce que c’est ?
Également appelée Artériopathie Oblitérante des Membres Inférieurs (AOMI), l'artérite des membres inférieurs se traduit par le rétrécissement du calibre des artères de la jambe. En cause, le développement de plaque d'athérome sur la paroi des vaisseaux sanguins. À terme, les risques sont importants : occlusion des artères et dans certains cas amputation de la jambe ou du pied. Les populations à risque sont les plus de 55 ans ainsi que les personnes sujettes aux risques cardiovasculaires.
Une affection difficilement perceptible
L'artérite des membres inférieurs, considérée comme une Affection de Longue Durée (ALD), s'installe souvent de manière insidieuse. Les symptômes se manifestent généralement à un stade avancé.
Une maladie silencieuse
La plupart du temps, l'artérite des membres inférieurs tarde à se manifester aux yeux du patient. Selon les conclusions d'un rapport de la Haute Autorité Pour la Santé (HAS), entre 10 % et 20% des plus de 55 ans ont une AOMI silencieuse. Les premiers symptômes arrivent tardivement : si le patient ressent une douleur au mollet lorsqu'il marche l'artérite est déjà installée. On parle alors de claudication lorsqu'il devient de plus en plus difficile de marcher. Il est donc important de diagnostiquer cette maladie le plus tôt possible.
Des symptômes souvent ignorés
La claudication est le principal symptôme de l'artérite des membres inférieurs mais les personnes atteintes tardent à consulter. Souvent considérées comme passagères et soignées avec des antalgiques, les douleurs peuvent devenir continues si la maladie n'est pas traitée assez tôt : toujours d'après les conclusions de la HAS, entre 18 et 30% des personnes atteintes décèdent dans les 5 ans si rien n'est fait.
Un diagnostic tardif
Le diagnostic s'effectue en mesurant l'index de pression systolique (IPS). L'IPS est le rapport entre la pression artérielle mesurée à la cheville et celle mesurée au bras. Si ce rapport est inférieur à 0.9, l'artérite des membres inférieurs est diagnostiquée. Cependant d'après une enquête Ipsos Santé de 2007 commandée par la Société Française de Médecine Vasculaire dans le cadre de sa campagne de sensibilisation « Des pas pour la vie », seulement un patient sur cinq se voit prescrire la mesure de I'IPS par le médecin.
De plus, uniquement 22% des médecins incitent au sevrage tabagique, qui est pourtant la principale cause de I'AOMI. Néanmoins des efforts sont faits pour sensibiliser les praticiens, en témoigne un guide sur l'artérite des membres inférieurs réalisé par la HAS à destination des médecins.
Comment est traitée l’artérite des membres inférieurs ?
Le traitement médical de I'AOMI réside principalement dans la correction des facteurs de risques :
- tabagisme : principal facteur d'artérite, un sevrage total est recommandé,
- obésité : préconisation d'un régime alimentaire sain accompagné d'une bonne hygiène de vie,
- diabète : diminution du taux de sucre dans le sang,
- autres facteurs : hypertension artérielle et sédentarité.
Si vous êtes atteint de l'artérite des membres inférieurs ou que l'un de vos proches est concerné, vous pouvez consulter le guide de la HAS à destination des patients.