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Salarié aidant familial : comment l'accompagner au mieux ?

Il peut être difficile d’assumer sa vie professionnelle tout en aidant un proche en situation de perte d’autonomie ou de handicap. Cette double charge de travail peut d’ailleurs être source de stress, et mener à un épuisement et à des absences répétés. Pour accompagner du mieux possible les salariés aidants et simplifier leur quotidien, plusieurs solutions existent. Offre de congés adaptée, aménagement du temps de travail, instauration d’un compte épargne-temps, don de RTT ou de jours de congés : découvrez les différents moyens d’accompagner un salarié aidant familial.

Salarié aidant familial : une offre de congés adaptée

Pour accompagner au mieux un salarié aidant familial, la loi du 8 mars 2019, relative au soutien aux aidants familiaux, met à disposition une offre de congés adaptée. Le but : offrir à l’aidant davantage de temps pour concilier son activité professionnelle et la prise en charge d’un proche en situation de perte d’autonomie.

Le congé de proche aidant

Le congé de proche aidant – anciennement appelé congé de soutien familial – est destiné aux salariés attestant d’une ancienneté de plus de 2 ans au sein de l’entreprise.

Ce congé, qui ne peut être refusé, permet à l’aidant familial de suspendre ou de réduire son temps de travail (passage en temps partiel) pour une durée cumulée d’un an sur l’ensemble de la carrière, pour une période de 3 mois consécutifs maximum.

À l’issue de ce congé, le salarié aidant familial doit retrouver son emploi – ou un emploi similaire – à niveau de rémunération égal.

Le congé de proche aidant n’est logiquement pas rémunéré. Toutefois, il est possible pour le salarié de se faire employer par la personne aidée si celle-ci bénéficie de l’Allocation personnalisée d'autonomie (APA) ou de la Prestation de compensation du handicap (PCH).

Le congé de solidarité familiale

Le congé de solidarité familiale peut être proposé au salarié aidant familial dans des cas graves, à savoir si la personne aidée :

  • souffre d’une pathologie impliquant son pronostic vital ;
  • se trouve en phase terminale d’une affection grave ou incurable.

Sans condition d’ancienneté, le salarié aidant peut alors bénéficier de ce congé à temps plein ou partiel, pour une durée maximale de 6 mois, en 3 mois renouvelables. Le congé de solidarité familiale peut s’arrêter :

  • à la fin de la durée maximale ;
  • dans les 3 jours suivant le décès de la personne aidée ;
  • à une date antérieure, en respectant un délai de prévenance de 3 jours, dimanche et jours fériés inclus.

Il est à noter que ce congé n’est pas rémunéré. Toutefois, le salarié aidant familial peut bénéficier d’une allocation journalière, versée par la Sécurité sociale, afin de compenser la perte de revenus.

Le congé de présence parentale

Le congé de présence parentale s’adresse au salarié dont l’enfant de moins de 20 ans nécessite une aide continue et des soins liés à un accident, une pathologie grave ou un handicap. Ce congé ne demande aucune ancienneté au sein de l’entreprise et peut être pris :

  • sur une durée maximale de 310 jours par enfant concerné et par pathologie ;
  • sur une période maximale de 3 ans, de manière continue ou non.

Attention, chaque journée de congé prise ne peut pas être transformée en demi-journée. Le congé de présence parentale n’est, lui non plus, pas rémunéré.

Le salarié aidant peut toutefois avoir accès à une allocation journalière de présence parentale versée par la Caisse d’allocations familiales (CAF).

Aménager le temps de travail des salariés aidants familiaux

Au-delà des congés détaillés ci-dessus, bien accompagner un salarié aidant familial passe également par un aménagement de son temps de travail. S’occuper d’un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie a souvent une incidence sur le quotidien et la vie professionnelle.

En tant que dirigeant, manager ou DRH, il est primordial de pouvoir repérer les signes annonciateurs d’un besoin d’aide chez le salarié. Écoute, bienveillance et empathie seront les maîtres-mots pour accompagner au mieux votre collaborateur.

Ces échanges peuvent déboucher sur des solutions d’aménagement du temps de travail afin de faciliter le quotidien du salarié aidant familial. Ces solutions, à prendre en accord entre l’employé et le dirigeant, peuvent prendre plusieurs formes, en fonction des besoins de l’employé et des possibilités de l’entreprise :

  • jours de télétravail ;
  • aménagement des horaires de travail ;
  • mise en place d’un temps partiel ;
  • autorisation d’absences ponctuelles ou occasionnelles.

Instaurer un compte épargne-temps

Pour accompagner au mieux son salarié aidant familial, le dirigeant d’une entreprise peut créer un compte épargne-temps (CET), dont les modalités doivent être fixées par un accord d’entreprise ou la convention collective.

Ce dispositif d’aide permet à un salarié de placer des jours de congés ou de récupération qui n’ont pas été pris, ainsi que différentes formes de rémunération, comme les primes d’intéressement ou de participation. Le compte épargne-temps peut se montrer particulièrement intéressant pour un salarié aidant puisqu’il va pouvoir :

  • transformer des jours de congés non pris en rémunération complémentaire ;
  • bénéficier de dons de RTT de la part de ses collègues (voir ci-dessous).

Grâce à ce dispositif, le salarié aidant va pouvoir alléger sa charge de travail et / ou passer en temps partiel, au profit du travail supplémentaire que représente l’aide à son proche aidé.

Faire don de ses RTT

L’accompagnement d’un salarié aidant familial passe par des échanges avec le dirigeant. Mais tous les collaborateurs peuvent être impliqués dans cette démarche solidaire. Ainsi, la loi Mathys de 2014 permet à tous les employés d’une entreprise de faire don de jours de congés à un salarié aidant, sans contrepartie, et avec l’accord du dirigeant de l’entreprise. Ce dispositif concerne :

  • les jours de congés payés si déjà 4 semaines ont été prises par le salarié souhaitant les donner ;
  • les jours de RTT ;
  • les jours placés sur le compte épargne-temps.

De cette manière, le salarié aidant peut continuer de s’occuper de son proche tout en étant rémunéré normalement.

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