- Bien vivre
Rire et santé
Connaissez-vous la gélotologie ? C’est précisément l’étude du rire et de ses effets sur la santé. C’est une science récente même si certains s’y sont intéressés depuis bien longtemps. Nous rions de moins en moins. Est-ce ennuyeux ? Oui en quelque sorte car le rire a de réels effets sur la santé. Nous devrions rire 10 à 15 minutes par jour, d’un rire profond, partant du diaphragme.
Pourquoi rit-on ?
Il existe plusieurs théories du rire, certaines ne lui accordent pas forcément les meilleures intentions, comme par exemple celle dite du rire de supériorité ou du rire de moquerie, celle du rire de complaisance. La théorie de l’incongruité, quant à elle, explique que c’est l’absence de sens logique d’une situation, telle qu’on l’attendait, qui provoque le rire. C’est en fait le décalage entre ce que l’on projetait et ce qu’il advient. Dans la théorie du rire « soupape », on cherche à soulager son inconscient, à s’alléger de certaines émotions. Le « pourquoi rit-on » reste un large champ d’exploration. Les plaisanteries, l’humour ne sont pas les seuls vecteurs du rire. C’est parfois l’expression d’un jeu, d’une communication, et comme on rit essentiellement en présence des autres, le rire est parfois construit sur l’intention d’établir un contact, une complicité, une entente (rire par exemple à la suite de quelques mots qui n’ont substantiellement rien de drôle). Si le rire a une dimension personnelle (on ne rit pas tous des mêmes choses) il a aussi une forte dimension sociale. Le rire est un réflexe qui se produit face à un stimulus. Plus on rit, plus l’onde de rire se diffuse dans le corps.
Même s’il ne guérit pas, le rire est bon pour la santé !
Au plan physique
- Henri Rubinstein, neurologue, l’assimile à un « jogging stationnaire ». L’onde musculaire qui part de la tête et qui descend jusqu’aux jambes peut solliciter potentiellement plus de 400 muscles.
- Il génère un gros travail respiratoire. Le flux sanguin et l’oxygénation s’élèvent. L’organisme entier bénéficie de cet apport accru en oxygène. Les expirations permettent de meilleures éliminations et notamment du cholestérol (10% environ sont évacués par la respiration).
- En mobilisant le diaphragme, il opère un massage des viscères. Il agit sur les muscles lisses de l’intestin et concourt à un meilleur péristaltisme (lutte contre la constipation).
- Il régule la fonction artérielle en baissant la tension.
- Il augmente la production de globules blancs favorisant par là une meilleure immunité.
- Il augmente la production d’endorphines, morphine naturelle, aux propriétés anti-douleur. Quinze minutes de rire augmenteraient d’environ 10% le seuil de tolérance à la douleur. L’effet anesthésique permettrait dans certains services hospitaliers de limiter la prise d’anti-douleurs.
Au plan neurologique et psychique
- Il déclenche la production de neurotransmetteurs, molécules qui permettent la transmission des informations d’un neurone à l’autre. Parmi eux, la dopamine, qui joue aussi le rôle d’hormone du plaisir, de la récompense et booste la motivation.
- Il régule le stress via la régulation du cortisol.
- Il procure détente et relaxation. Il détourne l’esprit de ses idées noires, anxiogènes. Corrélativement, en dissipant les tensions, il concourt à améliorer le sommeil, la digestion, à réguler les émotions. Ses vertus relaxantes participent à une meilleure revitalisation de l’individu. C’est l’effet d’un jeu d’équilibre : détendu, on repart plus dynamique.
Au plan social
- Le rire est un instrument de cohésion, un outil de communication, de socialisation.
- Le rire, communicatif, créer ou renforce les liens sociaux, permet l’intégration au sein d’un groupe.
Seul, rire n’est pas aisé !
En effet, le rire a besoin d’un écho, le plus souvent, on rit en présence des autres. On peut s’entrainer et apprendre à rire. Comme on s’inscrit à un club de sport, on peut s’inscrire à un club de yoga du rire ou de rigologie.
Le yoga du rire
Ce concept a été créé par un médecin indien, qui, constatant que les patients joyeux guérissent mieux, ouvre en 1995 le premier club de yoga du rire. La pratique se caractérise par la combinaison de rires et de techniques de respiration de yoga. L’animateur induit un rire forcé, « sans raison ». Le rire est provoqué, il repose sur la volonté de rire, et non pas sur la réaction à un stimulus extérieur. Les participants maintiennent un lien visuel entre eux, le rire devient contagieux et se répand rapidement. Un rire « forcé » peut-il être positif pour la santé ? il a été scientifiquement reconnu que « le corps ne fait pas la différence entre un rire simulé et un rire spontané ». Finalement les mêmes effets positifs se produisent sur les plans physiologiques et psychologiques. Comme pour toute discipline il faut parfois réitérer l’exercice plusieurs fois avant de pouvoir se laisser « prendre au jeu ». Justement, une séance peut intégrer des temps de « lâcher prise » et des temps de relaxation, méditation. Il existe aujourd’hui des milliers de pratiquants dans le monde. Il ressort de leur expérience une amélioration de leur vitalité. Cette pratique commence, en France, à se déployer dans les hôpitaux. Elle peut se pratiquer dans les écoles, dans les entreprises, auprès des personnes âgées. On parle de thérapie par le rire.
La rigologie
Ce concept a été construit sur le constat qu’une personne ne rit plus lorsqu’elle ne peut pas, ne peut plus exprimer ses émotions. Apparue un peu plus tard, cette pratique a pour objectif d’amener chacun à retrouver la joie de vivre par des techniques de libération émotionnelle. Simples à appliquer, chacun peut se les approprier rapidement pour retrouver naturellement le plaisir de rire. La rigologie s’appuie aussi sur le côté ludique du yoga, et propose, en fin de séance, un temps de méditation. Si les bonnes occasions de rire naturellement au quotidien sont rares, si nos émotions nous éloignent de notre joie de vivre … alors les clubs de yoga du rire, de rigologie peuvent nous aider à retrouver un mental plus fort, un meilleur équilibre, et préserver notre santé.