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Interruption volontaire de grossesse (IVG) en France : étapes de la procédure
L'interruption volontaire de grossesse (IVG) est un sujet crucial qui touche de nombreuses femmes à travers le monde. En France, l'IVG est encadrée par une législation stricte visant à garantir la sécurité et le droit des femmes. Cet article a pour objectif de vous informer sur les étapes de la procédure d'IVG en France, en expliquant les différentes méthodes disponibles, les aspects légaux, et les ressources à disposition pour vous accompagner tout au long du processus.
Qu'est-ce que l'IVG ?
L'interruption volontaire de grossesse (IVG) désigne l'acte médical par lequel une femme met fin volontairement à une grossesse non désirée. En France, cette pratique est légale depuis 1975 (loi Veil). La loi permet aux femmes de bénéficier d’un cadre sécurisé pour prendre une décision souvent délicate, et pour protéger leur santé en encadrant la pratique de l’acte.
Le droit pour les femmes de faire pratiquer une IVG a été inscrit dans la constitution en mars 2024. La France est le premier pays au monde à avoir constitutionnalisé cette liberté.
Faire pratiquer une IVG, quelles démarches ?
L’IVG est sans condition d’âge. Majeure ou mineure, une femme peut demander une interruption de sa grossesse. Seule la femme concernée peut en faire la demande, même lorsque celle-ci est mineure. C’est son droit à disposer de son corps. L’IVG peut être pratiquée avec ou sans le consentement des parents. Lorsque ce consentement n’est pas obtenu, la jeune femme mineure doit être accompagnée dans ses démarches par une personne majeure de son choix et de confiance pour qui l’anonymat est respecté.
- Anesthésie
- Soins médicaux
- Acte de l'IVG
IVG : quel délai ?
Le délai pour pratiquer une IVG dépend de la technique utilisée. Il existe deux possibilités :
- L’IVG médicamenteuse, méthode non invasive qui peut être réalisée jusqu'à la 7ème semaine de grossesse (soit 9 semaines après le début des dernières règles). L'IVG médicamenteuse représente 78% de l’ensemble des IVG.
- L’IVG instrumentale, qui reste possible jusqu’à 14 semaines de grossesse (soit 16 semaines après le début des dernières règles).
IVG : quelles sont les étapes de la procédure ?
Prise de rendez-vous
La femme désirant pratiquer l'IVG doit se rendre dans un établissement spécialisé :
- Centre de santé sexuelle
- Centre de santé
- Cabinet de ville
- Établissement de santé (hôpital ou clinique).
Ce contact peut se faire en présentiel ou en téléconsultation. La prise de rendez-vous doit être rapide, les délais pour son obtention pouvant être plus ou moins long.
Si le médecin ou la sage-femme consultée ne pratique pas l’IVG, il ou elle doit en informer la personne et l’orienter immédiatement vers des professionnels pratiquant l’acte.
A savoir : il existe un numéro national et gratuit auprès duquel il est possible de se renseigner anonymement : 0800 08 11 11, ainsi que le site internet du Ministère de la Santé et de la Prévention : IVG.gouv.fr. Ces sources d’information peuvent répondre à vos questions, vous accompagner dans les démarches et vous aider à trouver un interlocuteur.
Consultation préalable
La première étape pour une IVG est la consultation médicale. Lors de cette consultation, le médecin ou la sage-femme vous informe sur les différentes options et les méthodes d'IVG possibles, les lieux de réalisation et les risques éventuels. Un entretien psycho-social est facultatif pour les majeures, mais doit être proposé. Il est obligatoire pour les mineures.
La remise du consentement
Elle peut se faire dès la consultation préalable car le délai obligatoire de réflexion minimal (qui était de 48h) n’existe plus. Toutefois, un temps de réflexion reste toujours possible. Il est nécessaire pour prendre une décision éclairée, en gardant bien à l’esprit le respect des délais légaux pour pratiquer l’acte. N'oubliez pas également les délais de prise de rendez-vous dans les lieux où l’IVG doit se faire. Le consentement est toujours écrit.
Si le professionnel qui vous reçoit ne pratique pas lui-même l’IVG, il doit vous indiquer les praticiens et les structures où l’acte pourra être effectué. Il doit aussi vous remettre une attestation indiquant que vous avez respecté les étapes préalables.
Réalisation de L’IVG
Une fois la décision prise, l'IVG est programmée. Le choix entre les deux méthodes dépend de la durée de la grossesse et des préférences médicales et personnelles de la femme.
Selon la méthode choisie (médicamenteuse ou chirurgicale), la procédure se déroulera différemment, mais toujours sous supervision médicale pour garantir la sécurité de la patiente.
Quelle que soit la méthode retenue, en cas de groupe sanguin à rhésus négatif, une injection d’immunoglobulines antigène D est réalisée pour écarter les complications en cas de grossesse ultérieure.
IVG médicamenteuse
Cette pratique consiste en la prise de deux médicaments qui interrompent la grossesse. Il peut y avoir dès cette 1ère prise quelques contractions, douleurs et saignements. Le second médicament, pris entre 24 et 48h après, provoque des contractions pour expulser l'embryon. S’ensuivent des saignements, des douleurs (qui peuvent être atténuées par des anti-douleurs) et parfois des troubles digestifs : vomissement et diarrhées.
Souvent, l’évacuation de l’embryon intervient dans les 4 heures, mais peut avoir lieu dans les 24 à 72 heures. Les saignements peuvent perdurer 15 jours. L’efficacité de cette méthode est de l’ordre de 95 %.
A savoir : si des vomissements surviennent très vite après la prise des médicaments, il vous faut rapidement contacter le praticien de santé pour une nouvelle prescription.
Ce type de méthode ne nécessite aucune anesthésie. Des effets secondaires sont souvent relevés :
- douleurs pelviennes,
- fatigue,
- saignements,
- troubles digestifs.
Ils ne sont pas inquiétants mais s’ils sont exacerbés, avec de la fièvre, de fortes douleurs, voire des malaises, ils peuvent être le signe de complications, nécessitant une consultation rapide.
Soyez prudente ! Evitez de prévoir des déplacements ou voyages avant la visite de contrôle, de rester seule au cas où vous auriez besoin d’aide et restez bien au calme.
IVG chirurgicale
Egalement appelée IVG par aspiration ou IVG instrumentale, peut être réalisée jusqu'à la 14ème semaine de grossesse. Cette méthode consiste à aspirer le contenu de l'utérus sous anesthésie locale ou générale. Elle est rapide (une dizaine de minutes) et généralement réalisée en ambulatoire, ce qui permet à la patiente de rentrer chez elle le jour même. En cas d’anesthésie générale, il faut prévoir un rendez-vous pour une consultation pré-anesthésique. L’efficacité de la méthode est de plus de 99 %.
Les complications sont rares mais en cas de fièvre, fortes douleurs, saignements importants, malaise, il faut contacter l’établissement de santé où l’acte a été réalisé ou les urgences les plus proches très rapidement.
L’IVG médicale ou IMG
Il s’agit d’une interruption volontaire de grossesse thérapeutique, qui peut être pratiquée dans 2 cas :
- La santé de la femme est gravement mise en cause.
- L’enfant à naître présente un haut risque de maladie très grave et incurable
Cette IVG peut être pratiquée durant toute la grossesse, sur une femme majeure ou mineure. Elle se déroule toujours dans le cadre d’une hospitalisation, par un médecin, selon l’une des 2 méthodes précitées, instrumentale ou médicamenteuse, ou encore par déclenchement de l’accouchement par les voies naturelles.
La décision de pratiquer une IMG relève de l’équipe médicale, avec l'accord de la femme enceinte. Le risque doit être reconnu par 2 médecins. Leurs attestations rendent possible l’IMG.
Un suivi physique et psychologique est prévu. En cas d’arrêt de travail, il n’y a pas de délai de carence pour l’indemnisation, contrairement à un arrêt de travail classique.
Une assistante sociale peut accompagner la femme ou les parents dans les démarches relatives à l’état civil et l’inhumation.
Suivi post-IVG
Après l'IVG, une consultation de suivi est prévue dans les 14 à 21 jours pour vérifier que tout s'est bien passé. Ce suivi est crucial pour s'assurer que l’IVG est bien réelle, ainsi que de la bonne santé physique et psychologique de la patiente. C’est aussi l’occasion de parler de la contraception. Ce point est parfois abordé dès les 1ers rendez-vous, avant l’IVG elle-même. Le médecin ou la sage-femme qui assure la prise en charge doit renseigner la patiente sur la méthode la plus adaptée pour elle. La vigilance s’impose : une grossesse est possible dès le mois suivant l’IVG. Il existe un site pour toutes les questions concernant la sexualité : questionsexualite.fr/choisir-sa-contraception
Coûts et prise en charge de l'IVG en France
L'IVG est prise en charge à 100% par la Sécurité sociale, ce qui signifie que les frais sont entièrement couverts pour les femmes assurées. Cette prise en charge inclut :
- les consultations,
- les examens,
- l'acte médical en lui-même,
- le suivi post-IVG.
Pour les femmes mineures qui ne disposent pas du consentement parental, la prise en charge est totale et anonyme. Pour les femmes sans couverture sociale, des solutions existent pour garantir l'accès à l'IVG sans frais.
Il est essentiel d'être bien accompagné lorsqu'on envisage une IVG. En France, plusieurs structures peuvent aider les femmes dans leur démarche : les centres de planification ou d'éducation familiale, les établissements de santé, les médecins généralistes et les associations spécialisées. Ces structures offrent des informations, un soutien psychologique et des consultations médicales.