- Maladie
La bronchiolite : la repérer et la traiter chez l’enfant
Chaque année, environ 30 % des enfants de 0 à 2 ans sont touchés par la bronchiolite en hiver. En 2020-2021, 6 % des passages aux urgences étaient liés à celle-ci contre 12 % l’année précédente. Ces consultations génèrent pour 39 % une hospitalisation, de quoi inquiéter de nombreux parents. Comment repérer les premiers signes de la bronchiolite ? Comment réagir ?
Qu’est-ce que la bronchiolite ?
Une bronchiolite est un virus que l’on nomme virus respiratoire syncitial (VRS), qui cause une infection et un état inflammatoire des petites bronches. Chez les nourrissons les poumons sont encore immatures et fragiles, ce qui requière une plus grande attention. C’est une épidémie saisonnière qui commence le plus souvent à la mi-octobre et dure jusqu’à à la fin de l’hiver. Le pic est généralement atteint au mois de décembre. Le virus se transmet par la salive, la toux et les éternuements. Il reste actif sur les objets et les mains, c’est pourquoi la transmission est importante chez les jeunes enfants qui mettent ces derniers à la bouche.
Quelques signes annoncent le début d’une bronchiolite tel qu’un rhume ou rhinopharyngite avec un début de fièvre. S’ajoute ensuite à cela une toux sèche. Enfin, une gêne respiratoire, qui peut prendre la forme d’un sifflement avec un bruit prononcé à l’expiration ainsi qu’une respiration plus rapide et saccadée. Les symptômes respiratoires peuvent provoquer une distension thoracique et des tirages au niveau des côtes ou des épaules. Ces derniers correspondent à des signes de lutte, qui se manifestent par des battements des ailes du nez. Ces signes sont proportionnels au degré d'obstruction des voies respiratoires.
Cette affection guérit spontanément au bout de 5 à 10 jours mais la toux peut persister pendant 2 à 4 semaines.
Comment la prévenir ?
Les réflexes de prévention sont mieux connus de tous depuis l’existence du coronavirus. Il existe des règles d’hygiène indispensables pour prévenir au mieux la bronchiolite telles que :
- Se laver les mains, au minimum pendant 30 secondes, avec de l’eau et du savon que ce soit après le change, ou avant la tétée, les câlins, le biberon ou encore le repas. A défaut d’un lavage à l’eau, ayez toujours un gel hydroalcoolique.
- Aérer la pièce où votre enfant dort au minimum 10 minutes par jour.
- Eviter en période de pic épidémique, d’emmener votre enfant dans les endroits confinés tels que les centres commerciaux ou les transports en communs où le risque d’être en contact avec le virus est plus élevé.
- Ne pas partager les biberons, couverts, objets, doudous ou sucettes.
- Ne pas fumer à côté de votre enfant. La fumée est toxique, aggrave la bronchiolite et augmente les risques de récidives. Le tabagisme passif peut aussi favoriser l’asthme.
Comment la prendre en charge ?
Votre enfant doit consulter un médecin, qui déterminera s’il s’agit bien du virus responsable de la bronchiolite et en évaluera la gravité. La Haute Autorité de Santé (HAS) et le Conseil National Professionnel de Pédiatrie (CNPP) ont élaboré une grille d'évaluation. Elle permet de croiser des critères comme la fréquence respiratoire et cardiaque ou les troubles de l'alimentation, avec des critères de vulnérabilité de l’enfant (prématurité, comorbidité, tabagisme de l'entourage, etc.). Les résultats classeront l’état de votre enfant selon trois degrés de sévérité qui détermineront les soins à prodiguer. L'oxymétrie, qui est la mesure non invasive de la saturation en oxygène, est un élément intéressant dans l'évaluation de la gravité. À l'hôpital, elle apparait comme essentielle pour adapter le débit d'oxygène.
Dès que les premiers symptômes apparaissent il est indispensable de faire un lavage de nez régulier. Le nourrisson a uniquement le réflexe de respiration par le nez et non par la bouche, il est donc nécessaire de dégager le plus souvent ce dernier. Si possible évitez dès qu’il est éveillé la position allongée. En étant plus droit, les voix respiratoires sont mieux dégagées.
Au quotidien il est indispensable d’hydrater régulièrement le nourrisson. Les repas peuvent être davantage fractionnés pour répondre aux besoins et envies de votre enfant. Il ne faut ni le forcer, ni le priver. Des petites quantités évitent les vomissements, qui peuvent être fréquents en cas de bronchiolite chez le bébé.
Concernant la prise médicamenteuse, les antibiotiques ne sont pas recommandés puisqu’ils n’ont aucun effet sur un virus. Ils peuvent exceptionnellement être donné en cas de surinfection bactérienne ou d’otite associée, ce qui arrive dans environ 30 à 40 % des cas. Dans cette situation, on observe davantage de température, au-delà de 38,5 degrés ainsi que des secrétions bronchiques muco-purulentes. Des examens complémentaires par radiographie ou prise de sang peuvent éventuellement confirmer la surinfection.
L’hospitalisation peut s’avérer nécessaire si l’on observe :
- Une importante dégradation de l'état général
- L’apparition d'apnée, présence de cyanose (bleuissement) au niveau des doigts, des lèvres
- Une fréquence respiratoire élevée (supérieure à 60 cycles par minute)
- Que l’enfant devient « mou »
- Une déshydratation avec perte de poids de plus de 5 % causée par des troubles digestifs importants et/ou un manque d’hydratation
- Une prise alimentaire inférieure à 50 % de la quantité habituelle, sur plus de 3 repas
Mais aussi pour une surveillance particulière si l’enfant est :
- Âgé de moins de 6 semaines
- En situation de prématurité (naissance avant 34 semaines d'aménorrhée)
- Atteint d’une pathologie cardiaque ou pulmonaire
- Avec une saturation en oxygène inférieure à 94 % au repos ou pendant la prise d'un biberon
La bronchiolite se soigne, dans la majorité des cas, d’elle-même. Une hospitalisation pour surveillance n’est nécessaire que dans quelques cas. Sachez qu’après trois épisodes rapprochés, il est souvent diagnostiqué un asthme du nourrisson.
Cependant, c’est une situation réversible. Plus rarement, les complications peuvent évoluer vers une forme chronique.
Appliquez les règles de prévention et si malgré cela la bronchiolite s’installe, soyez attentif à son évolution. Surveillance, hydratation, repos seront les maîtres mots.