- Prévention
Alcool et somnolence : des risques majeurs au volant
Un évènement familial ou professionnel, les fêtes de fin d’année ou tout simplement une sortie entre amis, les occasions de consommer de l’alcool sont nombreuses mais cela ne fait pas bon ménage avec la conduite. L’alcool agit à plusieurs niveaux et provoque de la somnolence, qui est responsable d’un accident sur trois. 2021 a été marquée par une baisse du nombre d’accidents et de blessés par rapport à 2019. Le contexte festif réduit par le couvre-feu et la fermeture des boites de nuits plusieurs mois de l’année peut expliquer en partie cette baisse. Quels sont les effets de l’alcool au volant ? Quels risques liés à la somnolence ? Quels bons réflexes adopter pour une conduite en toute sécurité ?
Quelles réglementations et quels effets de l’alcool au volant ?
En France, il convient de ne pas dépasser 0,5 g/L et seulement 0,2 g/L d’alcool dans le sang si vous avez un permis probatoire. Des contrôles préventifs peuvent être effectués à tout moment par les forces de l’ordre. Pour avoir un repère, sachez que votre alcoolisation maximum se situe 15 minutes après avoir consommé votre verre si vous êtes à jeun et jusqu’à une heure, après absorption au cours d’un repas.
En cas de dépassement de ces limites autorisées les risques encourus sont de 135 euros d’amande et le retrait de 6 points, pouvant aller jusqu’au retrait de permis en cas de récidive. Plus l’alcoolémie est élevée, plus les sanctions sont conséquentes. Cette réglementation vise à dissuader le conducteur de consommer de l’alcool.
De nombreuses campagnes de prévention ont lieu depuis 2005, sur « SAM c’est celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas » pour expliquer et limiter les risques sur les routes. SAM signifie « Sans Accident Mortel ».
Cependant chaque année, malgré cela, on déplore environ 1 000 morts par an, en France, liés à l’alcool au volant.
Les troubles associés à une alcoolisation sont nombreux, on compte une baisse de la vigilance et de l’attention, une diminution des réflexes, un allongement du temps de réaction au volant, une prise de risques inconsidérée ou encore un trouble de la vision.
La somnolence est aussi une conséquence très fréquente de la prise d’alcool. Sous son effet, nous avons tendance à avoir une certaine excitation suivie d’une fatigue et une sensation de lassitude.
La somnolence est d’autant plus importante si la prise d’alcool est combinée avec la prise de médicaments. Cette consommation simultanée est fortement déconseillée. Soyez attentif, certains ne sont pas compatibles avec la conduite. Ceux qui sont potentiellement impactant présentent un pictogramme, classé de 1 à 3 en fonction du risque du médicament pour la conduite. Si le cannabis est dangereux au volant, associé à l’alcool, il l’est davantage puisqu’il multiplie par 29 le risque d’accident mortel, en étant associé à l’alcool.
Quels risques liés à la somnolence ?
L’alcool cause de la somnolence. A l’inverse veiller activement pendant plus de 16 h entraîne des effets équivalents à la présence de 0,5 g/L d’alcool dans le sang. C’est un cercle vicieux. L’alcool fatigue et la fatigue provoque les mêmes effets que l’alcool. Les réflexes du conducteur sont alors moins bons et la prise de risques plus élevée.
Soyez attentif à votre corps, il envoie plusieurs signaux indiquant le début de la somnolence. Les plus fréquents sont :
- difficulté à se concentrer
- raideurs dans la nuque, dans le dos
- bâillements répétés
- picotement des yeux
- fourmillement dans les jambes
- besoin incessant de changer de position
Nous pouvons être touchés par un épisode de somnolence même sur un trajet court, inférieur à deux heures. Les moments les plus risqués sont :
- En journée de 12 h à 16 h, encore plus après un repas copieux et plus ou moins arrosé.
- La nuit, de 2 h à 5 h, où la vigilance du conducteur baisse naturellement.
Quels bons réflexes adopter pour une conduite en toute sécurité ?
Toutes les 2 heures, la pause s’impose
Quand vous sentez les premiers signes de somnolence, il est temps de vous arrêter. Veillez à trouver un endroit sécurisé sur votre trajet et couper le moteur de votre voiture quelques instants.
Pendant votre pause, il est possible de vous aérer, dégourdir les jambes, vous étirer. Si vous en ressentez le besoin, il est intéressant de faire une micro-sieste. Attention celle-ci ne doit pas être trop longue, il est plus compliqué de sortir d’un sommeil profond. Vous pouvez mettre votre réveil au bout de 15 minutes pour en maîtriser le temps. Une pause est conseillée environ toutes les deux heures de trajet.
La musique, même si elle est forte n’est pas suffisante pour lutter contre la somnolence. Soyez à l’écoute de votre corps et autorisez-vous une pause.
Respecter les doses d’alcool
Il faut connaître ses limites. En effet, si vous avez tout de même envie de partager un moment convivial autour d’un verre, soyez attentif en fonction de votre poids, votre niveau de fatigue ou de votre état de santé général. Pour repère, pour les personnes minces la consommation d’un verre sera l’équivalent de 0,30 g/L au lieu de 0,2 à 0,25 dans la majorité des cas.
Ces quantités correspondent à un verre standard d’alcool, ce sont celles-ci qui doivent être servies dans les restaurants. L’objectif est d’avoir un repère pour connaître la quantité d’alcool qu’il est éventuellement possible de consommer.
Si vous avez un doute, que vous pensez être au-dessus de la limite autorisée, vous pouvez utiliser un éthylotest avant de prendre la route. Si celui-ci indique que vous n’êtes pas en état de conduire, mieux vaut patienter ou, à défaut, faire appel à un taxi ou transport en commun, plutôt que de prendre des risques pour vous et les autres. Le plus prudent reste bien sûr de ne pas boire d’alcool si vous devez prendre le volant peu de temps après.
Manger sans excès
Un repas trop copieux va augmenter les risques de somnolence et modifier les réflexes. La prise d’un déjeuner ou dîner hypercalorique (environ 1 500 kcal) a pour conséquence une augmentation de la distance de freinage après 40 minutes de route par rapport à un déjeuner normo calorique (environ 500 kcal) comme nous l’indique en 2019, l’étude « Bien manger pour mieux conduire ». Le matin et au cours de la journée, privilégiez un repas léger, facile à digérer. Pensez aussi à bien vous hydrater.
Un repas trop lourd accompagné d’un ou plusieurs verres d’alcool, de médicaments ou encore de cannabis sont des freins à une conduite sécuritaire. Le risque zéro au volant n’existe pas mais autant mettre toutes les chances de son côté en mangeant léger, peu alcoolisé et en faisant des pauses régulières. Rouler en toute sécurité, c’est un geste citoyen au quotidien.